lundi 28 novembre 2011

L'archéologie expérimentale

Nous migrons sur Blogspot. Merci de patienter. Le transfert nécessite passablement de travail. 


Bienvenue et bonne lecture !




L'archéologie expérimentale
ou, la connaissance par l'expérience. 



Des millions de monnaies antiques furent retrouvées. Par contre, les outils ayant servi à les produire et subsistants des époques passées, antérieures au Moyen-Age, sont rarissimes et corrodés, altérés et trop fragiles pour être essayés. Ces précieux témoins sont conservés dans des musées. Ils peuvent être étudiés et analysés dans leurs formes et compositions, mais, il n'est pas raisonnable de les réutiliser empiriquement, ni même scientifiquement.

Refaire ces outils nous permet de mettre à l’épreuve de la réalité les théories et les hypothèses communément admises sur la frappe monétaire.

C’est en faisant des erreurs, puis en corrigeant que l’on trouve des procédés, des méthodes de production et des gestes plus plausibles et que l’on peut explorer les limites de la méthode.

Petit à petit, avec l’expérience, nous pouvons tenter d’expliquer l'une ou l’autre des marques observées sur une monnaie antique, car elle témoigne toujours de l’empreinte de l’outillage et des gestes, réussis ou manqués, qui l’ont produite.

L'étude de la frappe monétaire ancienne se base sur des déductions, des empreintes. L'expérimentation permet de retrouver certains gestes et de vivre la frappe pleinement, avec ses joies et ses difficultés.

L’archéologie expérimentale conduit au savoir-faire par l’action restituée. Du geste esquissé ou retrouvé, l’expérimentateur peut expliquer sa recherche, son vécu, son expérience, ses limites, mais aussi des incompréhensions et ses questionnements. Reconstituer l’outil est une chose, il faut encore retrouver les gestes et les pensées ou enchaînements qui vont avec, soit en quelque sorte réécrire le mode d’emploi perdu.

Il lui faut souvent un peu d’acharnement, cependant la chance concoure aussi à l’avancée de ses recherches. Ce sont dans le partage des connaissances, des astuces, parmi les artisans et dans les échanges d’observations avec les disciplines académiques que se révèlent des pistes et des solutions pour avancer l’expérimentation. 



Reconstitution libre d'un outillage de frappe (monnaie des Véragres, peuple celtique de la région de Martigny, Valais, fin du IIe siècle avant J.-C.).

jeudi 24 novembre 2011

La notion de la beauté entre les Gaulois et les Romains












La notion de la beauté entre les Gaulois et les Romains





Alain Besse

But
Qu’y a-t-il de plus révélateur pour une ancienne civilisation que son art ? Le but de cet article essaye d’évoquer la notion du beau artistique entre deux cultures : la gauloise (1) et la romaine. Pour cette brève étude, nous utiliserons comme support des monnaies.


1. La Gaule est une partie de l’Europe celtique qui comprend la France, le Benelux une partie de l’Allemagne occidentale et le nord-ouest de la Suisse.




Méthode
L’objet archéologique monétaire n’a pas été choisi pour son usage initial d’instrument des paiements, mais, pour les interprétations artistiques qu’il nous a transmises. Généralement retrouvé complet, en nombre important et suffisamment varié, il offre à l’observateur attentif une multitude de renseignements sur son époque de fabrication. Les exemples illustrés sont représentatifs des productions de chacune des deux cultures (2).


2. Les photographies sont de l’auteur. Les monnaies et le médaillon sont issus d’une collection privée, en Suisse.

Préambule historique
Au premier siècle avant Jésus-Christ, dans une très large partie de l’Europe, inclus la région du Chablais, habitaient des peuples variablement celtisés. De gré ou de force, ils seront englobés dans l’Empire romain et se romaniseront. Le mariage des deux civilisations engendrera, en Gaule, une culture nouvelle, métissée, paisible et durable, nommée gallo-romaine. Dans le domaine de l’art, elle sera bien équilibrée et médiane.


Fig. 1 – Gaule celtique, région de Sens (France) (3).    Fig. 2 – Empire romain, Rome (4).

3. Monnaie coulée en bronze, potin dit « à la tête d’indien » des Senones (région de Sens, Yonne, France). Face, tête stylisée à droite, la chevelure disposée en six grosses mèches. Vers 50 av. J.-C. Patine de fouille. 


4. Monnaie frappée en or, aureus, Rome, Italie. Face, buste juvénile et réaliste de Faustine la jeune, fille d’Antonin le Pieux. Entre 146-161 ap. J.-C. Elle deviendra impératrice de 161 à 175.




Introduction
Deux monnaies, deux factures, deux styles et deux cultures … Beau ou pas beau ? Comment poser au XXIe siècle notre regard sur l’expression artistique ancienne ? Sommes-nous vraiment neutres et objectifs face à une image ? Sur quels critères nous baser pour avoir une lecture réaliste ? Essayons de percevoir les différences de goûts en matière de beauté de ces deux sociétés et d’évoquer son évolution jusqu’à nous.

Comme la lumière qui traverse un prisme pour se décomposer en rayons lumineux de plusieurs couleurs la notion de beauté est visible sous plusieurs aspects. Toutefois tous font partie de la même réalité.





Déchiffrage politique
Nos goûts sont fortement influencés par notre culture « monocentriste » des arts et de la pensée depuis la Renaissance. Au fil du temps, la société impose nos préférences et nos jugements par la mode, les doctrines, le commerce, par conviction ou plus prosaïquement de nos jours pour vendre. Elle utilise aussi la notion du beau pour conduire, fédérer ou soulever … La monnaie est évidemment un support privilégié pour le pouvoir et ses propagandes étatique. Elle circule dans toutes les bourses, avantages certains et redoutables d’une époque où la photographie, les journaux, la radio, la télévision et Internet n’existent pas.
 



Différences culturelles
La civilisation gauloise maniait l’abstrait, le symbole, la partie pour le tout et la transmission orale de la mémoire (…). Pour nous, un large mystère demeure dans ses représentations fantastiques car le « mode d’emploi » de ses images (code, dogme) ne nous est le plus souvent pas parvenu.

La civilisation romaine usait du concret, des représentations réalistes (héritées des canons de la beauté grecque), l’architecture et la mémoire écrite (…). Les écrits aident à identifier les représentations parce que nous sommes encore capable de les lire. La culture romaine est pour tout le monde antique, celle qui nous est le plus proche et accessible.





Comparaisons stylistiques
Art Celtique : Une représentation souvent figurée, mais schématique, tendant vers l’abstraction biomorphique, épurée, sans détail, symbolique, très graphique et moderne qui évoque, suggère et représente plus qu’elle ne reproduit. L’image communique par ses signes des valeurs « totémiques ». L’individu n’est pas reconnaissable, il s’agit de sa narration allégorique, c’est-à-dire, la représentation précise d’une idée générale (métamorphose). Souvent les significations symboliques, talismaniques ou religieuses ne nous sont pas parvenues.

L’aspect décoratif et conceptuel, laisse libre cours à l’imagination de l’observateur. Tout cela n’est pas sans évoquer certains de nos logos, caricatures ou jouets. Le lutin « Knorrli »  (5) est particulièrement représentatif et proche de la figure n° 5, quoique plus de 2000 ans les séparent, son aspect anecdotique et ludique le rends sympathique et a déjà marqué trois générations d’Helvètes.


5. De la marque Knorr, lancé dans les années 1940.



Art Romain : Une représentation figurée très réaliste, tangible, reproduisant parfaitement les traits des personnages et objets avec le souci du détail précis. L’individu se reconnaît au premier coup d’œil. Les valeurs abstraites : dieux, fleuve, etc. sont incarnées en images humaines allégoriques et « réalistes ». Le texte ajoute encore des détails, comme les noms et les titres des représentations. Une image guère éloignée de nos canons esthétiques actuels (imposés), comme la tête de la personnification de la Confédération sur nos pièces de 5, 10 et 20 centimes (produites dès 1879) ou de la représentation debout de l’Helvétie sur la face des pièces de 50 centimes, 1 et 2 francs (produites dès 1874).




Interprétation technologique
La complexité des moyens engagés pour produire ces sous sont très différents et indiquent des niveaux distincts dans le développement des techniques de mises en oeuvre. Comme il n’y avait pas de normes en la matière cet argument ne peut pas être utilisé comme valeur de jugement impartiale.

À titre indicatif, nous pouvons constater que la monnaie gauloise paraît globalement issue d’une production artisanale limitée au niveau régional des tribus. Tandis, que la « monnaie unique » romaine est produite dans quelques rares centres de fabrication de niveau « industriels » fournissant les numéraires pour de très larges portions de l’Empire.

N’oublions pas ici que l’objet, c’est-à-dire la monnaie, (osons le jugement) belle ou laide, rempli quoi qu’il en soit son rôle premier utilitaire pour lequel elle fut conçue : l’outil de paiement. Par contre, comme de nos jours — plus complexe est sa fabrication, donc aussi sa décoration — plus dure sera sa falsification …



 Fig. 3 – Empire romain, Rome (6). Fig. 4 – Gaule celtique, (région de Besançon, France) (7).

6. Monnaie frappée en argent, denier, Rome, Italie. Face, buste d’Alexandre Sévère. 231 ap. J.-C. Patine de médailler.

7. Monnaie coulée en bronze, potin dit « à la grosse tête » des Séquanes (région de Besançon, France) et des Helvètes. Face, tête stylisée à gauche avec diadème dans les cheveux. IIe et Ier siècle av. J.-C. Patine de fouille.





Lecture émotionnelle
Les critères de la beauté n’ont pas de définition universelle. Il n’y a pas de norme, car elle peut changer d’un individu, d’un groupe, d’une région ou / et d’une époque à l’autre. Sans cotation objective, l’expression d’un sentiment émotionnel devient forcément subjective.

Toute hiérarchisation portant un jugement de valeur esthétique est un acte individuel et personnel (idéologie propre), d’autres individus ou communautés peuvent y adhérer ou la rejeter.




Lecture philosophique
Les philosophes antiques comme Platon pour les Grecs ou Plotin pour les Romains ont écrit sur le beau. Au XVIIIe siècle Kant, Hegel, Rousseau, Diderot, etc. font de même : "Si le goût est une chose de caprice, il n'y a aucune règle du beau (8)" et il serait plus décent d’exprimer modestement : "aujourd’hui, cela me plaît ou ne me plaît pas ...". Il n'y a rien à ajouter. 

Le pape Pie XII, dans sa Lettre aux artistes, notait : "Le beau doit nous élever. La fonction de tout art consiste à briser l'espace étroit et angoissant du fini dans lequel est plongé l'Homme tant qu'il vit ici-bas, pour ouvrir une sorte de fenêtre à son esprit qui tend vers l'infini."




8. Diderot, Denis 1713-1784, dans son Traité du beau.




Lecture périodique
Les goûts évoluent, se modifient et se combinent avec les populations qui les créent, les vivent et les transforment par l’assimilation des nouvelles valeurs ; les classements théoriques et intellectuels suivent des faits établis.

L’art celtique n’a pas (encore) été retenu dans les ouvrages d’Histoire de l’art. Par contre, l’Âge du fer est bien connu dans le domaine archéologique. Curieusement art et archéologie ne sont pas tant séparés pour les civilisations grecques et romaines. Il est souvent qualifié d’art barbare et parfois d’art populaire (9) par rapport aux arts romains ou grecs qui constituent l’Art classique (10). Le parti pris de notre société — au XXe — siècle est clair ! 

L’art populaire existe encore et n’a pas disparu, il provient du fond des âges et échappe pour le moment à toutes les classifications intellectuelles. Si ce n’est pas le plus « beau », c’est le plus populaire et le plus vivant sur terre ! Il conviendrait désormais d’adopter une approche « démocratique » et non plus exclusivement « aristocratique » de la notion de beauté dans le domaine de l’art.


9. Définition du dictionnaire : qui appartient au peuple; qui est jugé conforme aux goûts de la population la moins cultivée [ sic !].



10. Définition du dictionnaire : qui est conforme au goût traditionnel; dont la valeur est reconnue universellement et qui sert de modèle [ sic !].




Lecture artistique
Les artistes et les peintres transcriront aussi l’insaisissable sujet : « Le beau est partout et chaque homme non seulement le voit mais doit absolument le rendre à sa manière (11) » .

Les monnaies celtiques — étonnamment modernes — étaient collectionnées par les écrivains et les peintres surréalistes : Picasso admira celle d’André Breton.


11. Eugène Delacroix, 1798-1863.




Application pratique
Il convient d’abord de conserver (12) ces pièces non pas pour leurs beautés ou leurs valeurs financières, mais comme des biens culturels, précieux témoins de temps et de civilisations passées. Forts de cette humble remise en place, nous pouvons tout de même les étudier séparément, constater, classifier les dichotomies visibles et synthétiser les différences dans un constat ou débat interprétatif, en tenant compte des contextes techniques et sociaux qui les ont produits.




12. Il était de bon ton jusqu’en plein XXe siècle de mépriser les monnaies gauloises « si dégénérées » pour n’admirer que la numismatique classique (grecque ou romaine). Les pièces refusées étaient irrémédiablement jetées ou fondues !



Classement esthétique
Pour comprendre et apprécier, depuis le Siècle des lumières, nous européens cartésiens, avons besoin de comparer, de classer et d’ordonner les données suivant des critères analytiques. Le style esthétique résume l’ensemble des caractères visuels et permet de ranger l’objet dans un groupe objectivement défini. Heureusement que l’on ne fait pas de même en matière d’amour ! Les styles des objets anciens sont attribuables à des peuples et à des époques. Ils reflètent les goûts et les pensées dominants ou affichés de leurs producteurs.



 Fig. 5 – Gaule celtique, (région de Reims, France) (13). Fig. 6 – Empire romain, Rome (14).
13. Monnaie coulée en bronze, potin des Rèmes (région de Reims, France). Face, personnage stylisé avec un bonnet pointu courant à droite en tenant une lance et un torque. Fin du IIe siècle av. J.-C. Patine de fouille.

14. Monnaie frappée en argent, denier, Rome, Italie. Dos de la monnaie d’Alexandre Sévère présentée plus haut, allégorie incarnée de la Victoire (de l’empereur). 231 ap. J.-C. Patine de médailler.



Évolution des styles
L’Art celtique dérive de celui des Scythes des steppes, il persistera partiellement dans l’Art gallo-romain (Gaule romanisée), chez les celtes insulaires et reviendra en force à l’époque Mérovingienne. Charlemagne tentera la restitution de la civilisation romaine, qui politiquement ne durera pas, mais marquera les arts et se poursuivra dans le style ottonien, mélange d’arts carolingien et byzantin. L’époque romane poursuit la tendance carolingienne de retour à des préceptes romains (formes et édifices monumentaux) toutefois pour la sculpture et la peinture le style dépouillé, maniéré et ornemental offre des réminiscences plutôt celtiques. L’expression gothique se distingue par son audace dans la recherche de hauteur et pour la sculpture avec un renouveau vers la réalité. La Renaissance marquera le retour en force de l’Antiquité tant dans les arts que dans les pensées avec un net anthropocentrisme en assignant à la figure humaine une prééminence absolue. Cette tendance dérivera avec l’art baroque dans une opulence décorative qui sera rétablie par le Néo-classicisme et le Romantisme.

En matière de peinture, vers 1850, le Réalisme dépasse la ligne de la Renaissance en ne peignant que le réel dans sa seule vérité objective (15). Le réel "véritable" est enfin atteint. Aussi, il faut en ressortir. Avec l’Impressionnisme point une nouvelle tendance vers l’abstraction avec le reflet enchanteur de la réalité (16). Le Symbolisme délivre les artistes du « beau » et réintroduit des notions comme la « réalité du surnaturel ». De 1905 à 1940 naîtront : le Fauvisme, le Cubisme, l’Expressionnisme, l’Art abstrait, le Constructivisme, l’Imagination et le Surréalisme. Des compositions d’artistes individuels (certes) comme Klee (Imagination) ou Miro (Surréalisme) rappèlent des images celtiques.

Les tendances de la dernière moitié du XXe siècle évoluent vers un art de plus en plus abstrait (Abstraction). Ce que fit aussi l’Art celtique en particulier dans le domaine monétaire de la première moitié du dernier siècle avant la naissance de Jésus-Christ. Comme, par exemple, sur la face des monnaies d’or (statères) des Celtes de la Broie (Tigurins) où le visage perdit son identité humaine, au profit d’une composition totalement abstraite de lignes et de reliefs.


15. Courbet, Les casseurs de pierres, 1849.
16. Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1860.




Conclusion
Par l’éducation, les découvertes archéologiques, les monuments historiques conservés, étudiés et restaurés, les musées, les livres et le brassage mondial d’images et de personnes, nous ne sommes plus des individus baignés uniquement dans une civilisation de type monocentriste.

Aujourd’hui, paradoxalement, nous sommes assez proche des gallo-romains. Nous appartenons ni complètement à un camp, ni entièrement à l’autre. Les influences proviennent de part et d’autre de la planète. Comme pour les gallo-romains nous avons composé au fil du temps un savant mélange culturel. Avec une éducation teintée d’humanisme et d’ouverture d’esprit, nous sommes en mesure d’apprécier et de trouver « beau » des arts aussi divers que les productions gauloises, romaines, africaines, chinoises, etc. ou d’art contemporain.




Fig. 7 – Médaillon d’un Gaulois, XIXe siècle (17).




17. Bronze embouti, patine d’usage, France, XIXe siècle.


Ce médaillon est représentatif d’un mixage culturel artistique. C’est une caricature allégorique et nationaliste (mythe fondateur de la France, né au XIXe siècle) d’un guerrier gaulois. Le fond et l’entourage sont représentés avec force dans un style abstrait. Le preux guerrier et son armement sont illustrés dans un style réaliste. Il s’agit d’un pur produit culturellement mixte !


Le nom même de « Gaulois » a été donné par les Romains. D’ailleurs quel aurait été le succès du mythe gaulois au XIX et XXe siècle sans l’alter ego romain ? Astérix et Obélix s’ennuieraient !


Deux cultures aussi opposées que les civilisations gauloise et romaine ont su s’unir durablement et prospérer ensemble dans la Paix romaine. 

Dans son plaidoyer pour l’intégration politique des Gaulois à Rome en 48 après Jésus-Christ, c’est-à-dire, voici 1958 ans, l’Empereur Claude disait (18) : 

- « (…) cependant rappelons-nous toutes les guerres; aucune ne fut plus promptement terminée que celle des Gaulois, et rien n'a depuis altéré la paix. Déjà les moeurs, les arts, les alliances, les confondent avec nous (19); qu'ils nous apportent aussi leurs richesses, et leur or, plutôt que d'en jouir seuls (20).

- Tout usage qui est aujourd’hui considéré comme remontant à la plus haute Antiquité a été, un jour, nouveau. (…). Notre décret vieillira comme le reste, et ce que nous justifions aujourd'hui par des exemples servira d'exemple à son tour » (...).


En Suisse, actuellement environ 50 % des enfants ont un père ou une mère d’origine étrangère et le conseiller fédéral Pascal Couchepin déclara le 25 février 2006 (21) : 

- (…) « Les faits sont là : la Suisse change, beaucoup plus, et beaucoup plus vite qu'on ne le pense. (…)

- Le métissage culturel est une formidable chance pour le renouvellement de nos sociétés (…) ».


Quelqu’un, n’avait-il pas dit, un jour « que l’Histoire n’était qu’un éternel recommencement » ?





18. Tacite, Annales, XI, 24.

19. Dans ce passage très intéressant, Claude dit que les Gaulois moins de 100 ans après la conquête se confondent — y compris par les arts — avec les romains, à qui, il s’adresse. Le discours est politique, mais non sans fondement ou esprit d’ouverture. Rappelons pour être complet que Claude sait de quoi il parle car il naquit à Lyon (France). Notre région, lui doit beaucoup : il rendit carrossable la transversale alpine du Grand-Saint-Bernard et fonda la nouvelle ville de Martigny : Forum Claudii Augusti ; qui deviendra plus tard : Forum Claudii Vallensium (marché de Claude dans le pays des Valaisans) pour se distinguer d’Aime-en-Tarentaise, autre cité du même nom.

20. Alors, comme de nos jours, l’intégration n’est pas tout à fait désintéressée.

21. Discours du conseiller fédéral Pascal Couchepin, prononcé à Berne le 25 février 2006 : Une vision libérale de l'urbanisation de la société.


Cet article a paru dans la Revue historique du Mandement de Bex, No XXXIX, 2006, édité par  l'Association du Mandement de Bex, aux pages 6 à 13.
Le titre de la plaquette se référait à l'exposition temporaire (du 16 mai au 30 novembre 2006) du Musée historique du Chablais, à Bex :
"Y en a point comme nous!"
Nos ancêtres les Celtes... et les Romains!
Une certaine notion de l'esthétisme
L'urbanisme
L'alimentation
La monnaie

NB consultez les sommaires des publications de l'Association du Mandement de Bex sur le site : <www.mandementdebex.ch>
Des exemplaires de la revue 2006 peuvent-être commandés directement à l'auteur à l'adresse : <ciel&terre@bluewin.ch> au prix de 10 CHF + port.